La couleur pourpre

Sortie : 1985
Réalisation : Steven Spielberg
Casting : Whoopi Goldberg, Danny Glover, Akosua Busia, Margaret Avery, Oprah Winfrey
Dès son plus jeune âge, Celie, une jeune fille noire du sud des États-Unis est confrontée à des violences physiques, émotionnelles et sexuelles. À 15 ans, elle est mariée de force à Albert, un homme qu’elle appelle simplement « Monsieur ». Avec lui, elle endure un quotidien marqué par la brutalité et l’humiliation. Sa phrase déchirante, « Moi, je ne sais pas me battre, je sais juste rester en vie », résume son sentiment d’impuissance et sa résignation face à une existence où elle est réduite à l’état d’objet.
La séparation brutale d’avec sa sœur Nettie, sa seule source d’amour et de réconfort, plonge Celie dans un isolement encore plus profond. Privée de nouvelles de Nettie pendant des années, elle s’efface peu à peu, intériorisant l’idée qu’elle ne mérite ni bonheur ni liberté.
Le tournant dans la vie de Celie survient lorsqu’elle se lie d’amitié avec la maîtresse de son mari : la chanteuse de bastringue Shug Avery. Cette complicité inattendue l’aidera à se libérer de ses chaînes mentales et émotionnelles et à conquérir son indépendance.

Adaptation du roman La Couleur pourpre d’Alice Walker, ce film est un témoignage poignant des luttes endurées par les femmes noires dans le Sud des États-Unis au début du XXe siècle.
L’histoire de Celie (Whoopi Goldberg) est un récit profondément émouvant et puissant, qui explore des thèmes tels que l’oppression, la résilience, la sororité et la quête de liberté. Ce récit, bien que dur et parfois déchirant, est aussi un hymne à la force intérieure et à la capacité de transformation. Elle rappelle que, même dans les circonstances les plus sombres, il est possible de trouver la lumière et de conquérir sa liberté. Cependant, ma scène favorite est centré non pas sur Celie mais sur le personnage de Shug Avery (Margaret Avery).
Ma scène préférée : Shug Avery chante God is trying to tell you something
J’ai les larmes aux yeux chaque fois que je revois ce passage de la Couleur Pourpre. Cette scène est un tournant particulièrement émouvant et symbolique dans l’histoire de Shug Avery.
Shug, qui a longtemps été une figure libre et indépendante, souvent jugée pour son mode de vie et ses choix, trouve enfin une forme de reconnaissance et d’acceptation, notamment de la part de son père. Cette scène est riche en émotions et en significations, et elle marque un point culminant dans son parcours de rédemption et de guérison.



Tenu par le fils d’Albert, le cabaret de Harpo et Sophia, est devenu un lieu symbolique de renaissance et de rassemblement pour la communauté. Shug Avery qui a investi le cabaret, entonne une chanson. Au loin, un chant d’église retentit comme une riposte à la musique mondaine du cabaret. Après quelques notes de musique, Shug se dirige vers la paroisse en chantant à tue-tête le chant d’église qu’elle semble bien connaître : God is trying to tell you something (Dieu veut vous dire quelque chose). La musique, qui a toujours été au cœur de son identité, devient un pont entre son passé tumultueux et un avenir plus apaisé.
Elle pénètre dans la bâtisse suivi par les habitués du bar. C’est l’apothéose quand elle retrouve son père, le pasteur de l’assemblée. Le moment où son père la serre enfin dans ses bras est particulièrement poignant. Cette étreinte est une réconciliation qu’elle a longtemps attendue. C’est le signe d’un pardon tant espéré durant pour toutes ces années de silence, de rejet et d’incompréhension. D’ailleurs, Shug Avery chuchote à l’oreille de son père : « Tu vois papa, les pêcheurs aussi ont un cœur » (pour la version française).



Pour Shug, qui a probablement cherché l’amour et l’approbation de son père toute sa vie, ce geste est une libération émotionnelle. Il montre que les blessures du passé peuvent guérir, et que l’amour familial, même longtemps refusé, peut finalement triompher.
Et moi, j’éclate en sanglot tellement ça me prend aux tripes ! J’aime ces retrouvailles qui retentissent comme un message de rédemption !
Cette scène, empreinte d’émotion et de symbolisme, montre que même ceux qui ont été marginalisés ou blessés peuvent trouver leur place et leur paix. Elle rappelle que la réconciliation, bien que difficile, est possible, et que la musique, l’amour et la communauté ont le pouvoir de guérir les blessures les plus profondes.
Laisser un commentaire